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                  Le réveil sonna, Maria ouvrit les yeux. Des rayons de soleil traversaient les volets de sa chambre. « C’est le printemps ! Enfin ! ». Maria habitait un appartement à Neuilly Plaisance, où elle était installée depuis une dizaine d’années. Elle prit un café sur son petit balcon. Dans une heure, elle devait être chez Monsieur Simoni pour faire le ménage.

Elle connaissait Monsieur Simoni depuis 2 ans. C’était un homme divorcé, passionné de peinture, grand collectionneur d’œuvres d’art : peintures, sculptures, objets de toutes les époques. Il avait récemment fait l’acquisition d’un tableau de Picasso.

« Ah ces sculptures ! Elles m’en donnent du travail ! »

Mais Maria adorait cet endroit, ça la dépaysait ! Une bonne journée s’annonçait donc.

Elle finit de se préparer puis partit en direction de Fontenay-sous-Bois. Cinq minutes de RER puis 10 minutes de bus et la voilà devant la vieille maison en meulière ! Arrivée à la porte, elle sonna mais personne ne vint lui ouvrir. Habituée aux absences de son employeur, elle prit les clés sous le pot de fleur et entra.

Elle posa son manteau, alluma la musique et se mit rapidement au travail. Ayant attrapé son chiffon à poussière, Maria se dirigea vers le bureau de Monsieur Simoni. Avec  surprise elle observe des traces de chaussure sur le tapis ce qui n'est vraiment pas une habitude de M. Simoni.

Et là, elle entendit un sinistre craquement sous ses pieds et manqua de tomber à la renverse.

Elle découvrit alors le corps sans vie de monsieur Simoni. Affolée, elle empoigna le téléphone et appela la police. Elle avait du mal à trouver ses mots.

 

                La maison de Monsieur Simoni fut mise sous scellés. Compte-tenu de la personnalité de la victime, bien connue dans le petit monde des riches collectionneurs, le procureur dépêcha sur place la crème de la police : la brigade criminelle. Une équipe quitta le quai des Orfèvres toutes sirènes hurlantes et arriva à Fontenay à peine 30 minutes après l’appel de Maria. Les techniciens de scène de crime, arrivés en même temps, flanqués d’une bande de jeunes stagiaires, prirent possession des lieux et entreprirent de fouiller méticuleusement la victime, la maison et les alentours de la propriété.

 

Toutes les pièces étaient encore en ordre, à l’exception du bureau, totalement mis à sac. Dans le désordre qui y régnait, il apparut tout d’abord très difficile de déterminer si des œuvres d’art avaient été dérobées. Les enquêteurs concentrèrent donc leurs investigations sur cette pièce : la fenêtre était ouverte, avec un carreau brisé et les policiers ne mirent pas longtemps à découvrir, dans le fatras, une pierre encore légèrement couverte d’un peu de terre.

Sur le précieux tapis de Mr Simoni, une grande tache de café est visible et une tasse à café est renversée à proximité.

 

M. Simoni présentait une fine plaie à la poitrine, mais le médecin légiste préférait ne pas se prononcer avant l’autopsie :

«  - Vous regardez trop de séries à la télé ! grogna-t-il d’un ton peu aimable. Faut pas vouloir aller plus vite que la musique ! Alors, non ! Je ne peux pas vous dire l’heure de la mort à 3 secondes près. Elle remonte à 2 jours environ, probablement mardi après-midi. Faudra vous contenter de ça pour l’instant. Et pour la cause du décès, cette blessure est intéressante, mais tout dépend de sa profondeur : si elle est superficielle, elle n’a pas causé la mort. Si elle est profonde, le cœur a été touché, mort instantanée. Vous dirai ça après l’autopsie. Feriez mieux de demander à vos gars d’analyser cette poudre blanche à la commissure des lèvres, là… »

« - Il y a une boîte de paracétamol sur le bureau, rétorqua le commandant Fell, en charge de l’affaire. »

« - Et alors ? Ce n’est pas parce que c’est écrit paracétamol, que c’est du paracétamol ! Tant que je n’ai pas étudié cette plaie, je considère tout autant qu’il a pu être empoisonné ! Ou ça peut être une drogue quelconque pour l’endormir ! Faites fonctionner vos petites cellules grises, mon ami !»

 

                Le commandant haussa les épaules et fit donc prélever un peu de cette poudre blanchâtre. L’examen préliminaire mit également en évidence des traces de sang sur les mains de la victime et, sur ses vêtements, des cheveux n’appartenant visiblement pas à un homme aussi chauve que lui ! Des fibres d’un tissu bleu sont récupérées accrochées au carreau cassé. Par ailleurs, des empreintes de pas contenant des traces de sable et de pollens ont été retrouvées sur le tapis du bureau de M. Simoni.

 

Le commandant Fell se gratta le menton :

« - Harrumph ! Il n’est pas impossible que ces échantillons proviennent du meurtrier. Il pourrait s’agir d’un cambriolage qui a mal tourné ».

 

                Pendant que les techniciens étudiaient les lieux, les officiers de police judiciaire entamaient leur enquête, interrogeant Maria, les voisins les plus proches et enfin la fille de la victime. Les premières dépositions de ces témoins d’importance sont maintenant entre les mains des enquêteurs, ainsi que les premiers indices découverts.

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